Conférence de presse du 15 avril 2022 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
2022-04-15 20:00

Reuters : Lors de la rencontre avec Tsai Ing-wen à Taïwan aujourd’hui, le sénateur républicain américain Lindsey Graham a déclaré que les États-Unis commenceront à faire payer davantage la Chine pour ce qu’elle a fait dans le monde, impliquant les cyberattaques continuellement lancées contre le peuple taïwanais et l’économie taïwanaise. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Hier, j’ai déjà clairement exprimé la position solennelle de la Chine sur la visite de la délégation du Congrès américain à Taïwan. La Chine s’oppose fermement à toute forme d’échanges officiels entre les États-Unis et Taïwan. Les membres du Congrès américain doivent respecter la politique d’une seule Chine poursuivie par le gouvernement américain, observer scrupuleusement le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints entre la République populaire de Chine et les États-Unis d’Amérique, et mettre fin aux échanges officiels entre les États-Unis et Taïwan. Les membres du Congrès ne doivent pas non plus faire des remarques irresponsables. La Chine continuera de prendre des mesures énergétiques et de préserver résolument la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Chine. Je crois que vous avez remarqué que le Commandement de Théâtre Est de l’Armée populaire de Libération chinoise a publié des déclarations concernées. Les actions pertinentes de l’armée chinoise constituent une contre-mesure aux récentes actions négatives des États-Unis, y compris la visite de la délégation du Congrès américain à Taïwan.

TASS : La première question est la suivante. Il y a quelques jours, le président de l’Académie des Sciences de Russie, Alexandre Sergueïev, a déclaré que l’Académie des Sciences de Chine avait suspendu sa coopération avec la Russie. Est-il vrai ? Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire au niveau des échanges et de la coopération culturels sino-russes dans ces domaines ? La deuxième question concerne Taïwan. Hier, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré que la politique américaine était de prendre toutes les mesures possibles pour garantir que l’invasion de Taïwan par la Chine continentale ne se produirait pas. Sa déclaration prononce-t-elle une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine ? Aussi, le 14 avril, le sénateur américain Lindsey Graham et ses collègues se sont rendus à Taïwan, Chine. Est-ce que cette visite va à l’encontre du principe d’« un État, deux systèmes » ? Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Concernant votre première question, à notre connaissance, la coopération et les échanges scientifiques et technologiques entre la Chine et la Russie se déroulent normalement. Les deux parties continueront à défendre le concept d’amitié traditionnelle et de coopération gagnant-gagnant et à promouvoir de manière pragmatique la coopération concernée.

La coopération scientifique et technologique s’avère un élément important de la coopération pragmatique sino-russe et progresse dans la stabilité ces dernières années. De 2020 à 2021, les deux parties ont organisé avec succès l’Année de l’innovation scientifique et technologique, ont mis en œuvre de manière constructive plus d’un millier d’activités de coopération et d’échanges, ont obtenu une série de résultats fructueux et ont établi un nouveau point de départ pour la coopération future, ce qui a une fois de plus montré que la coopération scientifique et technologique entre les deux pays a un grand potentiel et de vastes perspectives.

Concernant votre deuxième question, il n’y a qu’une seule Chine dans ce monde, et Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. La situation actuelle dans le détroit de Taïwan est confrontée à un nouveau cycle de tension, dont l’origine est que les autorités taïwanaises ont tenté à plusieurs reprises de « s’appuyer sur les États-Unis pour prôner l’indépendance de Taïwan », alors que certaines personnes aux États-Unis ont l’intention d’« instrumentaliser Taïwan pour contenir la Chine ». Les États-Unis et Taïwan agissent de connivence. Certains comparent délibérément Taïwan et l’Ukraine, qui sont en fait deux dossiers fondamentalement différents, et ils ont l’intention de semer la confusion et brouiller les cartes et de profiter du chaos. Cette action de jouer avec le feu constitue un vrai changement apporté à la situation actuelle des deux côtés du détroit de Taïwan.

La question de Taïwan est une question léguée par la guerre civile chinoise. La Chine doit être unifiée et le sera forcément. Nous sommes disposés à lutter pour l’avenir d’une réunification pacifique avec la plus grande sincérité et avec tous les efforts possibles, mais nous réservons également la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires. Nous visons l’ingérence des forces extérieures et le nombre infime de sécessionnistes visant à « l’indépendance de Taïwan » et leurs activités sécessionnistes.

Le soi-disant « Taïwan Relations Act » concocté unilatéralement par les États-Unis va à l’encontre des principes des trois communiqués conjoints sino-américains et des normes fondamentales régissant les relations internationales. La Chine s’y est fermement opposée dès le début. Les États-Unis n’ont pas le droit de placer son droit national au-dessus du droit international et n’ont également pas le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chine. Sur la question de Taïwan, ce que les États-Unis doivent respecter, c’est le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints entre la République populaire de Chine et les États-Unis d’Amérique, mais pas le soi-disant « Taïwan Relations Act ».

La partie américaine doit respecter le principe d’une seule Chine et les trois communiqués conjoints entre la République populaire de Chine et les États-Unis d’Amérique. Les États-Unis doivent mettre fin aux échanges officiels et aux liens militaires avec Taïwan, arrêter la vente des armes à Taïwan et prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre leur engagement de ne pas soutenir « l’indépendance de Taïwan ».

Concernant la visite à Taïwan de la délégation des sénateurs américains que vous avez évoquée, j’y ai déjà répondu. Il s’agit d’une violation flagrante du principe d’une seule Chine et des trois communiqués conjoints entre la République populaire de Chine et les États-Unis d’Amérique.

Al Jazeera : D’hier à aujourd’hui, Israël a arbitrairement arrêté et attaqué des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-est. Cinq Palestiniens au total en Cisjordanie ont été abattus par l’armée israélienne, parmi lesquels le plus jeune n’avait que 14 ans. Quelle est la position de la Chine sur l’agression et le massacre d’Israël ? Actuellement, C’est le Ramadan, le mois le plus sacré pour les musulmans. Mais Israël, comme l’année dernière, a choisi cette période pour lancer des attaques provocatrices contre les Palestiniens. La Chine est-elle prête à jouer un rôle conforme à son statut international ?

Zhao Lijian : La Chine est préoccupée et inquiète pour la récente intensification du conflit palestino-israélien qui a causé des victimes civiles. Nous espérons que toutes les parties concernées garderont leur sang-froid et feront preuve de retenue afin d’éviter que la situation palestino-israélienne ne dégénère et voire ne devienne incontrôlable.

La Chine joue toujours un rôle constructif dans le règlement de la question palestinienne. L’année dernière, le conseiller d’État Wang Yi a avancé trois idées pour mettre en œuvre la « solution à deux États ». Pendant la prochaine étape, la Chine continuera, ensemble avec la communauté internationale, à déployer les efforts inlassables pour promouvoir le règlement de la question palestinienne et pour concrétiser la « solution de deux États ».

The Paper : Selon des informations, l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe a récemment publié un article dans un journal américain. Dans cet article, il a comparé Taïwan à l’Ukraine, affirmant que les États-Unis devraient s’engager clairement à « aider dans la défense de Taïwan ». Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Certains politiciens japonais ont fait des déclarations fracassantes et scandaleuses successivement sur la question de Taïwan et ont discuté aveuglément des affaires intérieures de la Chine, provoquant une confrontation entre les grandes puissances et ayant des desseins inavoués. La Chine s’y oppose fermement.

Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. La question de Taïwan relève entièrement des affaires intérieures de la Chine et est fondamentalement différente de la question de l’Ukraine. Il n’y a pas de comparaison. Le Japon a autrefois colonisé Taïwan pendant un demi-siècle et a commis d’innombrables crimes. Le Japon porte une grave culpabilité historique contre le peuple chinois. Les politiciens japonais concernés doivent être prudents et précautionneux dans leurs paroles et actions, notamment sur la question de Taïwan, et éviter d’envoyer des signaux inopportuns aux forces sécessionnistes de Taïwan.

Macau Monthly : Le 14 avril, le directeur de la CIA, William J. Burns, a déclaré dans une intervention que la Chine est un puissant concurrent qui ne manque ni d’ambition ni de capacité, et que la Chine a l’intention de remplacer les États-Unis en tant que superpuissance dans la région indo-pacifique. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire ?

Zhao Lijian : Pendant la crise ukrainienne, les États-Unis ont à plusieurs reprises diffusé de fausses nouvelles, ont sali la Chine et ont semé la discorde dans les relations sino-russes. Le but des États-Unis est de rejeter sur autrui les contradictions et de provoquer la confrontation afin d’en profiter. Les États-Unis doivent réfléchir davantage à leur propre responsabilité dans l’éclatement et l’escalade de la crise ukrainienne. Ce que je veux souligner, c’est que la Chine se développe avec un simple objectif d’améliorer la vie du peuple chinois. Nous n’avons pas l’intention de défier qui que ce soit et remplacer qui que ce soit. Pendant longtemps, les États-Unis ont concocté trop de « théories de la menace chinoise » et ont accusé calomnieusement la Chine. Mais un mensonge répété mille fois reste toujours un mensonge. Le monde a sa propre opinion publique sur le développement pacifique de la Chine et sa contribution au monde. Certains officiels américains doivent abandonner la mentalité de la guerre froide, considérer objectivement le développement de la Chine, cesser de répandre des rumeurs et de provoquer des dissensions dans les relations normales entre la Chine et d’autres pays, et faire davantage de choses favorables au développement des relations sino-américaines.

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Aujourd’hui, c’est est la septième Journée nationale d’éducation de sécurité. La « Loi sur la sécurité nationale », promulguée et mise en œuvre en juillet 2015, a établi sous forme de loi la position directrice du concept global de la sécurité nationale et a institué le 15 avril de chaque année comme la Journée nationale d’éducation de sécurité pour tous les citoyens chinois. La Chine a également organisé divers types d’activités de sensibilisation à la sécurité nationale. Le concept global de sécurité nationale constitue le principe fondamental pour le travail de sécurité nationale. Il est de plus en plus nécessaire que toute la société renforce son esprit de vigilance, se prémunit contre tout risque en temps de paix, coordonne le développement et la sécurité, et adhère aux concepts de sécurité nationale tels que la planification scientifique.

Dans le monde d’aujourd’hui, les pays sont interdépendants l’un de l’autre et la mondialisation économique s’avère la tendance de l’époque. Il est impossible pour un pays de se développer entre quatre murs ni de rechercher la sécurité entre quatre murs. Le Secrétaire général Xi Jinping a lancé le concept global de sécurité nationale, a prôné la construction d’une communauté de destin pour l’humanité et a souligné l’unité de la sécurité nationale et de la sécurité commune. Le concept global de la sécurité nationale reflète la responsabilité d’un grand pays et démontre la volonté sincère du peuple chinois. Au fil des années, la Chine a activement défendu un concept de la sécurité mondiale commune, générale, coopérative et durable, ce qui reflète l’aspiration commune des peuples du monde épris de paix. La Chine est toujours un bâtisseur de la paix mondiale, un contributeur au développement mondial et un défenseur de l’ordre international. Nous adhérerons à un véritable multilatéralisme, mettrons activement en pratique le concept de la sécurité mondiale et œuvrerons ensemble avec d’autres pays pour promouvoir la construction d’un monde de paix durable et de sécurité universelle.

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