Conférence de presse du 28 avril 2022 tenue par le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2022-04-28 22:55

La réunion des ministres des Affaires étrangères entre la Chine et les pays des Caraïbes ayant des relations diplomatiques avec la Chine se tiendra le 29 avril par visioconférence. La réunion sera coprésidée par le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le Premier ministre de la Dominique Roosevelt Skerrit, et les neuf pays des Caraïbes ayant des relations diplomatiques avec la Chine y participeront. Les participants auront un échange de vues approfondi sur les relations entre la Chine et les pays des Caraïbes et sur les questions d’intérêt mutuel. 

AFP : Selon un communiqué de la Maison Blanche, le président Biden se rendra en mai en République de Corée et au Japon pour réitérer l’engagement des États-Unis en faveur d’un Indo-Pacifique libre et ouvert. Le président Biden rencontrera également les dirigeants du Quad. La Chine a-t-elle un commentaire à faire ?

Wang Wenbin : La Chine a toujours considéré que la coopération entre les pays et les initiatives régionales devaient être conformes à la tendance générale et à l’aspiration des peuples et être propices à la promotion de la paix, de la stabilité et de la prospérité régionales, plutôt que de viser à former des cliques exclusives préjudiciables à la confiance mutuelle et à la coopération entre les pays de la région. Le Quad que vous avez mentionné est imprégné de l’obsolète mentalité de la guerre froide et du jeu à somme nulle, et respire la confrontation militaire. Il va à l’encontre de la tendance de l’époque et est voué à être rejeté.

Agence de presse Xinhua : Selon des reportages, le 27 avril, l’Institut de Politique étrangère du Peuple chinois et l’Institut US-Asie ont organisé conjointement en ligne un événement en commémoration du 50e anniversaire des premiers voyages en Chine des délégations du Congrès américain. De nombreux membres et collaborateurs du Congrès américain, ainsi que des responsables d’institutions américaines telles que le Mansfield Center, ont assisté virtuellement à cet événement. Avez-vous des commentaires à faire ?

Wang Wenbin : En 1972, les dirigeants des deux grands partis du Sénat et de la Chambre des représentants des États-Unis ont conduit des délégations en Chine en avril et en juin respectivement, ce qui a marqué le début de l’histoire des échanges du Congrès américain avec la Chine et a joué un rôle positif dans la promotion de la normalisation des relations sino-américaines. Au cours des 50 dernières années, il y a toujours des membres du Congrès américain qui s’engagent à promouvoir l’amitié et la coopération entre la Chine et les États-Unis. La Chine apprécie cela. 

Dans le même temps, nous constatons également que ces dernières années, certains législateurs américains, par préjugés idéologiques et intérêts politiques égoïstes, s’opposent à la Chine à tout bout de champ, tentent par tous les moyens d’inciter à endiguer et à réprimer la Chine, et poussent le Congrès à examiner et à adopter de multiples projets de loi négatifs sur la Chine. De telles actions constituent une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine, sapent les intérêts de la Chine et perturbent le développement des relations sino-américaines. Cela ne correspond pas aux intérêts des deux pays et des deux peuples, ni à l’attente des peuples du monde. 

La Chine et les États-Unis ont tout à gagner de la coopération et tout à perdre de la confrontation. C’est l’expérience historique acquise depuis la reprise des échanges bilatéraux il y a cinq décennies. Nous espérons que les législateurs américains pourront puiser la sagesse de l’histoire, garder à l’esprit les intérêts à long terme des deux pays et le bien-être fondamental des deux peuples, renforcer le dialogue et la communication avec la Chine pour gérer les différences et élargir la coopération, et jouer un rôle constructif pour ramener les relations sino-américaines sur la voie du développement régulier. 

AFP : La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a critiqué hier la Chine pour ne pas avoir condamné l’agression de la Russie contre l’Ukraine, affirmant que la Chine aura du mal à rester une grande puissance si elle refuse de respecter les règles mondiales. Avez-vous un commentaire à faire ? La Chine craint-elle que son refus de condamner la Russie n’affecte ses relations avec le Royaume-Uni et l’Europe ?

Wang Wenbin : Vous avez évoqué les remarques concernées de la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss. J’ai noté qu’elle a mentionné les règles. Les règles internationales devraient être les normes régissant les relations internationales qui sont fondées sur les buts et les principes de la Charte des Nations unies, plutôt que des règles définies par une certaine clique ou un certain bloc.

Mme Truss a également mentionné l’OTAN. La guerre froide étant terminée depuis longtemps, l’OTAN, en tant que produit de la guerre froide et plus grande alliance militaire du monde, aurait dû procéder aux ajustements nécessaires en fonction de l’évolution des temps. Cependant, l’OTAN s’est longtemps accrochée à l’ancien concept de sécurité, s’est engagée dans une confrontation des blocs et est devenue un outil permettant à certains pays de rechercher l’hégémonie. L’OTAN prétend être une organisation défensive, mais en fait elle crée constamment des confrontations et élabore des incidents. L’OTAN exige des autres pays qu’ils respectent les normes fondamentales régissant les relations internationales, mais elle a mené des guerres sans raison et largué des bombes sur des États souverains, tuant et déplaçant des civils innocents. L’OTAN, organisation militaire de l’Atlantique Nord, est venue ces dernières années dans la région Asie-Pacifique pour montrer ses muscles et attiser les conflits. L’impact de l’expansion de l’OTAN vers l’Est sur la paix et la stabilité à long terme de l’Europe mérite réflexion. L’OTAN a semé la pagaille en Europe. Essaie-t-elle maintenant de mettre la pagaille dans la région Asie-Pacifique, voire dans le monde ? 

Quant à la position de la Chine sur la question de l’Ukraine, elle est cohérente et claire. Nous portons toujours des jugements indépendants selon la réalité des faits.

CCTV : Pourriez-vous partager plus d’informations sur le contexte de la réunion des ministres des Affaires étrangères entre la Chine et les pays des Caraïbes ayant des relations diplomatiques avec la Chine ? Comment la Chine considère-t-elle ses relations avec les pays des Caraïbes ?

Wang Wenbin : Cette année marque le 50e anniversaire du début des relations diplomatiques entre la Chine et les pays des Caraïbes. La Chine et les pays des Caraïbes ont décidé d’organiser cette réunion pour passer en revue l’histoire, faire le bilan des expériences, construire un consensus et porter conjointement les relations Chine-pays des Caraïbes à de nouveaux niveaux. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le Premier ministre de la Dominique Roosevelt Skerrit, coordinateur tournant du côté des Caraïbes, coprésideront cette réunion et prononceront des discours. Les neuf pays des Caraïbes ayant des relations diplomatiques avec la Chine participeront tous à la réunion. Les participants auront un échange de vues approfondi sur les relations entre la Chine et les pays des Caraïbes et sur les questions d’intérêt mutuel, et discuteront de la perspective des relations bilatérales. 

La Chine et les pays des Caraïbes entretiennent une amitié de longue date. Les deux parties sont de bons amis, de bons partenaires et de bons frères nourrissant les mêmes idéaux. Depuis le début des relations diplomatiques entre les deux parties il y a 50 ans, et surtout depuis la rencontre du président Xi Jinping avec les dirigeants des pays des Caraïbes ayant des relations diplomatiques avec la Chine en 2013, notre partenariat global de coopération n’a cessé de s’approfondir et la coopération dans divers domaines a donné des résultats fructueux, établissant un modèle exemplaire de pays poursuivant un développement commun sur la base du respect mutuel, de l’égalité et du bénéfice mutuel. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la Chine et les pays des Caraïbes se sont mutuellement soutenus et entraidés dans un esprit de solidarité, ajoutant ainsi un nouveau chapitre à notre amitié. La Chine est prête à travailler avec les pays des Caraïbes pour faire de ce 50e anniversaire un nouveau point de départ afin de renforcer la confiance politique mutuelle, d’approfondir la coopération pragmatique dans divers domaines et de construire une communauté de destin Chine-Pays des Caraïbes encore plus solide. 

CRI : Le 26 avril a marqué la Journée mondiale de la propriété intellectuelle. Pourriez-vous nous informer des efforts déployés par la Chine pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle ?

Wang Wenbin : Le gouvernement chinois attache une grande importance à la protection des droits de propriété intellectuelle (DPI). Comme l’a souligné le président Xi Jinping, l’innovation est le premier moteur du développement, et protéger les DPI, c’est protéger l’innovation. La Chine a pris une série de mesures concrètes et efficaces et obtenu des résultats significatifs en matière de protection des DPI. En 2021, la Chine a autorisé 696 000 brevets d’invention, la possession moyenne de brevets d’invention de grande valeur atteignant 7,5 pour 10 000 personnes. La satisfaction du public concernant la protection des DPI en Chine est passée de 63,69 en 2012 à 80,61 sur 100 en 2021. La Chine possède le deuxième plus grand nombre de grappes scientifiques et technologiques parmi les 100 premières grappes scientifiques et technologiques mondiales. La Chine se classe 12e dans l’Indice mondial de l’innovation 2021 de l’OMPI, en tête des économies à revenu intermédiaire.

Je tiens à souligner que la protection de la propriété intellectuelle et la promotion de l’innovation indépendante sont indispensables à la poursuite d’un développement économique de haute qualité et une nécessité pour approfondir l’ouverture et s’intégrer au marché mondial. La Chine traite les droits de propriété intellectuelle des entreprises nationales et étrangères sur un pied d’égalité, et est généralement reconnue par la communauté internationale en matière de protection de la propriété intellectuelle. Le nombre de demandes, d’autorisations et de droits de propriété intellectuelle des entreprises étrangères en Chine a augmenté d’année en année, et la Chine est devenue un lieu privilégié de règlement des litiges internationaux en matière de propriété intellectuelle pour de plus en plus d’entreprises. L’Enquête sur la confiance des entreprises 2021 publiée par la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine indique qu’en 2021, plus de la moitié des entreprises interrogées ont estimé que l’application de la loi en matière de DPI en Chine était adéquate ou excellente. 

Outre le renforcement de la protection des DPI dans divers domaines et l’amélioration de l’environnement commercial, le gouvernement chinois a également approfondi et élargi la coopération en matière de protection des DPI avec les organisations internationales et d’autres pays, et participé à la gouvernance mondiale des DPI. Pendant les Jeux olympiques d’hiver de Beijing, la Chine a déposé le document de ratification du Traité de Marrakech auprès du directeur général de l’OMPI, qui s’était rendu en Chine pour la cérémonie d’ouverture des Jeux, et a achevé l’adhésion à l’Accord de La Haye. La Chine a également respecté avec sérieux les dispositions relatives aux DPI du RCEP, fait progresser les consultations sur les DPI dans les négociations pertinentes sur les ALE, et est devenue un défenseur résolu, un acteur important et un contributeur actif aux règles internationales sur les DPI. 

La protection des DPI n’a pas de fin. Alors que les incertitudes concernant la reprise économique mondiale s’accumulent, encourager le développement axé sur l’innovation par la protection des DPI est devenu un consensus mondial. La Chine se joindra à tous les pays pour renforcer la communication et ajouter plus de vitalité à l’écosystème mondial des DPI. Ce faisant, nous pourrons contribuer à la reprise économique mondiale, faire bénéficier les populations de tous les pays des résultats de l’innovation et promouvoir la reprise et le développement économiques mondiaux.

Bloomberg : Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré avoir été invité au sommet du Groupe des 20 en Indonésie cette année. Cela intervient alors que les États-Unis ont déclaré qu’ils aimeraient voir la Russie exclue du bloc en raison de la guerre en Ukraine. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Le G20 est le principal forum de coopération économique et financière internationale. Avec l’instabilité et l’incertitude de la situation internationale, il est urgent que tous les membres de la communauté internationale travaillent ensemble pour une réponse commune. Les pays doivent défendre le dialogue plutôt que d’attiser la confrontation, soutenir la coopération plutôt que de créer des divisions, et préserver la stabilité mondiale plutôt que d’amplifier encore les retombées du conflit. Le G20 doit se concentrer sur son mandat, éviter la politisation et la militarisation de la coopération économique et financière internationale, et apporter une contribution positive à la promotion d’une reprise économique mondiale solide et à l’amélioration de la gouvernance économique mondiale. 

AFP : Trois citoyens chinois ont été tués et un blessé dans l’attaque terroriste au Pakistan. La soi-disant Armée de libération du Baloutchistan a par la suite revendiqué la responsabilité de l’attaque, menaçant la Chine d’autres attaques, à moins que la Chine n’arrête ses projets au Pakistan. Quelle est la réponse de la Chine à cette situation ? La Chine craint-elle que le terrorisme ne menace ses intérêts économiques au Pakistan ? 

Wang Wenbin : Hier, j’ai exposé la position de la Chine sur l’attaque terroriste de Karachi. Le traitement du blessé et le suivi des victimes se déroulent de manière ordonnée. La partie pakistanaise met tout en œuvre pour enquêter et traquer les auteurs de l’attentat.

Je tiens à souligner que le terrorisme est l’ennemi commun de toute l’humanité. La Chine et le Pakistan sont résolus et capables de couper les sinistres griffes des terroristes et de leur faire payer le prix. 

L’amitié à toute épreuve bénéficie du soutien populaire dans les deux pays. La Chine a toujours soutenu le développement national du Pakistan. Nous continuerons à soutenir le développement économique et social du Pakistan et l’amélioration du bien-être de la population. Le gouvernement pakistanais s’est engagé à renforcer la sécurité du personnel, des projets et des institutions chinois au Pakistan et à ne permettre à aucune force de saper la grande amitié et la coopération entre la Chine et le Pakistan. Nous sommes convaincus que la partie pakistanaise prendra des mesures énergiques pour veiller à ce que la coopération entre la Chine et le Pakistan se déroule de manière sûre et harmonieuse. Toute tentative de saper l’amitié et la coopération Chine-Pakistan sera déjouée par les peuples chinois et pakistanais.

Nous tenons également à rappeler aux citoyens, institutions et projets chinois au Pakistan de prendre des précautions supplémentaires en matière de sécurité et de prêter une attention particulière aux risques de sécurité.

China Daily : Selon certains médias taïwanais, le sénateur américain républicain Lindsey Graham a ouvertement demandé aux autorités de Taïwan d’acheter 24 avions Boeing 787 fabriqués dans sa circonscription, l’État de Caroline du Sud, pour une valeur totale de 8 milliards de dollars, lors de sa visite à Taïwan ce mois-ci. Il a écrit aux autorités de Taïwan pour les presser de prendre une décision après son retour aux États-Unis. Quel est votre commentaire ?

Wang Wenbin : Pour ce qui est d’extorquer de l’argent aux autorités de Taïwan, M. Graham n’est pas le seul politicien américain à le faire. Selon des reportages, l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo a empoché 150 000 dollars lors de sa visite de quelques jours à Taïwan.

Pourquoi les politiciens américains se donneraient-ils la peine de voyager loin, si ce n’est pour les énormes profits qu’ils en retirent ? Tout en professant des valeurs comme la défense de la démocratie, ceux qui visitent Taïwan ne pensent qu’à leurs intérêts personnels. Et les autorités du PDP ne trompent personne d’autre qu’elles-mêmes lorsqu’elles se vantent du soutien des États-Unis. Mais ce sont nos compatriotes de Taïwan qui souffrent, car ils sont attachés au char de l’« indépendance de Taïwan » qui se dirige vers l’abîme, tandis que leur argent durement gagné est dépensé pour faire plaisir aux autres. 

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