Conférence de presse du 19 janvier 2023 tenue par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin
2023-01-19 23:20

Dragon TV : Nous avons noté qu’en réponse à l’annonce faite par le gouvernement japonais la semaine dernière de rejet en mer des eaux contaminées de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au printemps ou en été de cette année, de multiples groupes japonais et des personnes de nombreux pays ont critiqué le gouvernement japonais pour être allé à l’encontre de sa promesse et se sont fermement opposés à cette décision. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons pris note des rapports concernés.

L’environnement marin concerne les intérêts de l’ensemble de la communauté internationale. Le rejet d’eau radioactive en mer n’est en aucun cas une affaire intérieure pour le Japon. La décision égoïste du gouvernement japonais de faire avancer le plan de rejet en mer au mépris des préoccupations et de la forte suspicion tant à l’intérieur du pays que dans le monde entier suscitera certainement l’opposition et la critique de tous les milieux. Un directeur de l’Institut d’études stratégiques Asian Century Philippines a déclaré que le plan unilatéral de rejet d’eau radioactive en mer du gouvernement japonais est contraire à ce que préconise le droit international de l’environnement. Un directeur de la Fédération sud-coréenne pour le mouvement environnemental (KFEM) a fait remarquer que la mise en œuvre du rejet d’eau contaminée par des substances radioactives sera un précédent très négatif ; si la partie japonaise est autorisée à déverser de l’eau contaminée par des substances radioactives dans la mer pendant une longue période, est-il possible que toutes les substances radioactives soient déversées dans la mer à l’avenir ? Un chercheur en chef de l’Institut d’océanologie Shirshov de l’Académie des sciences de Russie a fait remarquer que l’eau radioactive que le Japon prévoit évacuer contient d’énormes quantités de substances radioactives qui ne peuvent être complètement filtrées par les technologies existantes et sont très dangereuses.

Il est particulièrement regrettable que le gouvernement japonais et la compagnie d’électricité de Tokyo se soient engagés à ne pas rejeter l’eau contaminée par le nucléaire sans l’accord des parties concernées, mais qu’ils violent la promesse et insistent pour faire progresser ce plan. Le secrétaire général du Forum des îles du Pacifique (FIP) Henry Puna a déclaré que le gouvernement japonais s’était engagé à rester en communication avec le FIP sur cette question et que le FIP aurait accès à toutes les preuves scientifiques indépendantes et vérifiables. Il a souligné que jusqu’à présent, malheureusement, le Japon n’a pas coopéré et qu’il ne respecte pas son engagement. Il a noté que la région reste fermement opposée au rejet d’eau radioactive en mer tant que toutes les parties n’auraient pas confirmé que le rejet soit sûr.

Nous demandons instamment au Japon de prendre au sérieux les préoccupations légitimes et l’appel pressant de ses citoyens et de la communauté internationale, d’honorer ses engagements, de rechercher un moyen scientifique, ouvert, transparent et sûr pour le traitement de l’eau contaminée par des substances nucléaires, et de mettre fin à l’acte irresponsable consistant à déverser de force l’eau contaminée par des substances nucléaires dans la mer.

Reuters : La première question : La première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a annoncé sa démission. Le ministère des Affaires étrangères a-t-il un commentaire à faire à ce sujet ? La deuxième question : Le verdict du procès du citoyen australien Yang Jun a été retardé de nouveau. Le gouvernement australien a exprimé ses préoccupations à cet égard. Quel est le commentaire du ministère des Affaires étrangères à ce sujet ?

Wang Wenbin : Concernant la démission de la première ministre néo-zélandaise, il s’agit d’une affaire intérieure de la Nouvelle-Zélande et nous n’avons aucun commentaire à faire à ce sujet.

La Chine et la Nouvelle-Zélande sont des partenaires de coopération importants l’une pour l’autre. Depuis l’établissement des relations diplomatiques il y a 50 ans, les relations Chine-Nouvelle-Zélande connaissent un développement sain et régulier. La coopération bilatérale dans divers domaines apporte des avantages aux deux peuples et contribue à la paix, à la stabilité et à la prospérité régionales. Conformément aux principes de respect mutuel et de bénéfice mutuel, la Chine est prête à travailler avec la Nouvelle-Zélande pour intensifier la communication, renforcer la confiance mutuelle, développer les échanges, faire avancer la coopération et réaliser des progrès continus dans le cadre du partenariat stratégique global Chine-Nouvelle-Zélande.

En ce qui concerne votre deuxième question, nous avons à plusieurs reprises exposé clairement la position de la Chine sur ce cas individuel. Nous tenons à souligner à nouveau que la Chine est un pays de droit. Les services judiciaires chinois jugent les affaires dans le strict respect de la loi. Ils protègent pleinement les droits de la personne concernée et respectent et préservent les droits consulaires de l’Australie, y compris le droit de visite. Nous demandons instamment à la partie australienne de respecter sincèrement la souveraineté judiciaire de la Chine, de s’abstenir d’interférer sous quelque forme que ce soit dans le traitement légal de l’affaire par les services judiciaires chinois et de prendre des mesures concrètes pour créer les conditions et l’ambiance nécessaires à l’amélioration des relations bilatérales.

TASS : Hier, le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré que les relations Russie-Chine sont à leur meilleur niveau dans l’histoire. Quel est le commentaire du ministère chinois des Affaires étrangères ? 

Wang Wenbin : Sous la direction stratégique des deux chefs d’État, les relations Chine-Russie ont ouvert une nouvelle voie de coexistence harmonieuse et de coopération gagnant-gagnant entre grands pays et voisins. Cela a apporté des avantages tangibles aux deux peuples et a joué un rôle constructif important dans l’avancement de la réforme de la gouvernance mondiale.

En 2023, nous sommes prêts à collaborer avec la Russie pour renforcer la communication stratégique, approfondir la coopération pratique et contribuer davantage à la promotion de la démocratie dans les relations internationales, à l’instauration d’un ordre international plus équitable et plus raisonnable et à la construction de la communauté de destin pour l’humanité.

CCTV : Récemment, les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont mené des consultations sur la loi de réduction de l’inflation. Le vice-président exécutif de la Commission européenne Valdis Dombrovskis a déclaré que s’engager dans la voie des subventions ou des crédits d’impôt discriminatoires suscitera des problèmes, d’autant plus que le monde est confronté à de nombreux défis. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ?

Wang Wenbin : Nous avons noté que les dispositions discriminatoires et protectionnistes de la loi de réduction de l’inflation des États-Unis ont fait l’objet de l’opposition et des critiques de différentes parties, y compris de ses alliés.

Au cours des dernières années, les États-Unis se sont engagés dans la « construction de murs et de barrières » et ont fait pression pour le « découplage et la rupture des chaînes d’approvisionnement ». Cela a gravement perturbé les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales et a accru le risque d’une économie mondiale fragmentée. Les États-Unis sont en train de devenir un facteur majeur menaçant la stabilité et la croissance de l’économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré dans son récent rapport que même une fragmentation limitée de l’économie mondiale pourrait avoir une réduction de 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, tandis qu’une fragmentation grave de l’économie mondiale pourrait réduire la production économique mondiale de 7 %.

La concurrence doit être loyale et rationnelle. Réprimer ou priver d’autres pays de leur droit au développement par l’unilatéralisme et le protectionnisme est à la fois injustifié et contraire aux règles du marché et aux lois économiques. Les États-Unis ne réussiront pas en suivant cette voie. Il faut rappeler aux États-Unis que quiconque tente de fermer les portes des autres ne fera que bloquer sa propre issue.

Nous appelons les États-Unis à remplir sérieusement leurs obligations envers l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à défendre l’autorité et l’efficacité des régimes commerciaux multilatéraux.

Bloomberg : La première question porte sur l’entretien entre la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen et le vice-premier ministre chinois Liu He. Le ministère des Affaires étrangères peut-il nous dire quels sujets ont été abordés par les deux parties ? La deuxième question : Le président du Sri Lanka a déclaré que les négociations sur la dette avec la Chine avaient abouti. La Chine est-elle parvenue à un accord du plan de restructuration de la dette avec le Sri Lanka ? A-t-elle affirmé au FMI qu’elle soutiendrait le plan de restructuration de la dette ?

Wang Wenbin : La partie chinoise a publié un communiqué sur l’entretien entre le vice-premier ministre Liu He et la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, que vous pouvez consulter.

En ce qui concerne votre question sur la dette du Sri Lanka, en tant que voisin amical et ami sincère, la Chine compatit profondément aux difficultés et aux défis auxquels le Sri Lanka est confronté et a fourni une assistance pour son développement économique et social dans la mesure de ses capacités. En ce qui concerne la dette du Sri Lanka envers la partie chinoise, la Chine soutient constamment les institutions financières concernées dans leurs consultations avec le Sri Lanka afin de trouver un règlement approprié. La Chine est prête à travailler avec les pays concernés et les institutions financières internationales et à continuer à jouer un rôle positif pour aider le Sri Lanka à faire face aux difficultés actuelles, à alléger le fardeau de sa dette et à l’aider à atteindre un développement durable.

TASS : Selon les rapports, la directrice du renseignement national américain Avril Haines a déclaré mercredi au Forum économique mondial de Davos que si des sanctions importantes similaires à celles imposées à la Russie par l’Occident sont imposées à la Chine, alors elles auront probablement un impact plus important sur la Chine en raison de son intégration profonde dans l’économie mondiale. Quel est le commentaire de la Chine à ce sujet ? La deuxième question : Le ministre brésilien des Finances a déclaré hier que le Brésil avait demandé à ses partenaires des BRICS de reporter sa présidence du groupe de 2024 à 2025. La Chine a-t-elle un commentaire à faire à ce sujet ? 

Wang Wenbin : En ce qui concerne votre première question, les sanctions sont devenues l’outil de prédilection de certaines personnes aux États-Unis. Ils militarisent les questions économiques et technologiques et les utilisent comme un outil, ce qui constitue une menace sérieuse pour la paix et la stabilité mondiales. Les remarques américaines que vous avez mentionnées révèlent la véritable nature de l’hégémonisme américain. Sa pratique égocentrique aux dépens des autres et le chaos qu’elle crée dans le monde sont à la fois impopulaires et voués à être combattus et rejetés par le monde. 

Concernant votre deuxième question, les pays des BRICS sont en étroite communication sur ce sujet.

Bloomberg : Les médias japonais ont rapporté que la Chine a délivré certains visas d’affaires à des citoyens japonais. Le ministère des Affaires étrangères peut-il confirmer cette information ?

Wang Wenbin : La position de la Chine sur les voyages transfrontaliers est constante. Les pays concernés doivent lever les restrictions discriminatoires visant la Chine dès que possible et collaborer avec elle pour rétablir des déplacements transfrontaliers normaux ainsi que les échanges et la coopération entre les peuples.

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